Edition février 2021 - n°76 Prochaine édition début mars 2021
"Pas pour l'instant"...
Alors que les chiffres de la pandémie Covid-19 continuent de monter avec l'arrivée de variants plus contagieux qui se diffusent inexorablement et que l'idée d'être reconfinés dès la fin du mois de janvier était dans tous les esprits, le Président de la République a décidé de surseoir à ce troisième confinement national "car l'épidémie n'est pas hors de contrôle". Gardons nous de donner des leçons... mais espérons qu'il ne faille pas le faire en catastrophe quand elle le sera !
En attendant, le couvre-feu à 18h persiste et les frontières se referment tout comme les grands centres commerciaux. Au quotidien, cela ne change pas grand chose pour nous mais, mois après mois, cette ambiance devient pesante. L'absence de réunions et de moments conviviaux se ressent ! Les vaccins, dont la mise au point a été incroyablement rapide, apportent enfin une lueur d’espoir. Mais la campagne de vaccination arrive trop lentement... Au moins, on ne nous explique pas cette fois qu'ils seraient inutiles !!!
Ne doutant de rien, et résolument optimistes, nous avons quand même planifié quelques rendez-vous pour les prochains mois...
Nous vous contacterons bientôt pour vous proposer notre bulletin et la réadhésion à notre association.
En attendant, prenez soin de vous et restons en contact, avec les précautions d'usage !
Bertrand Brocard et l'équipe de Culles-Initiatives
Au sommaire de cette édition :
Rendez-vous de février...
Marche au crépus-Culles - Samedi 20 février ?
Comme elle a lieu en extérieur, cette activité a peut être une chance de pouvoir être maintenue.
Jusqu’à présent, la balade avait lieu une nuit de pleine lune et chacun était étonné de la luminosité qui rendait les lampes de poche inutiles.
Cette année, pour rendre l’expérience plus originale, nous avons choisi le premier quartier de lune, une date où il fera plus sombre ! Guettez l'information dans les boites aux lettres !
Samedi 27 février - Soirée crêpes et jeux
C'est la date choisie par Culture et Traditions pour cette sympathique réunion qui se tiendra normalement au caveau (sous réserve évidemment...)
Diffusion du Bulletin n°74
Notre 74ème bulletin est parti chez l'imprimeur. Comme les années précédentes, il est particulièrement copieux avec 64 pages couleurs. Et encore avons dû nous limiter à cette pagination pour des raisons de temps et... de coût.
La diffusion commencera courant février en même temps que la campagne de réadhésion à notre association. Les modalités de distribution seront adaptées aux conditions sanitaires du moment.
Au sommaire de ce numéro :
Éditorial...3
Sommaire...4
Bulletin d’adhésion...4
Maison des Initiatives...5
Animations 2021...7
Destination Vacances 2021...8
Culles 3D...9
Sentier du pré curé...10
Destination Vacances 2020...11
Nouvelle équipe municipale...16
Concours / Jeu...18
Bienvenue à Culles-les-Roches...19
Etat-civil - Disparitions...22
Annales 2020...23
Mois de janvier - Février...24
Premier confinement...28
Mois de juin - juillet...30
Culles vue du ciel...32
Mois d’août - septembre...34
Mois de novembre - décembre...40
Archéologie culloise...43
Radio-Culles...44
Un peuple minus-Culles...45
Photos de l’année...50
Le coin du patois...53
Souvenirs partagés...54
Archives départementales...56
« C’était mon univers »...58
Avant-Après...62
Expositions à partager...63
Culles : Qui a massacré 8 brebis ?
Il n'y a pas que des vaches et des chevaux dans les prés cullois. Depuis plusieurs années, Florian Curtil élève un troupeau de brebis. Tout se passait bien jusqu'à l'année dernière où il a connu cinq attaques de chiens qui lui ont tué plusieurs bêtes. Déjà de quoi être excédé !
Et fin janvier, ce sont huit brebis qui ont été égorgées en une nuit ! Cette fois-ci plusieurs indices laissent penser qu'il s'agit peut être d'une attaque menée par un loup. La même nuit, ce sont 11 jeunes béliers qui ont été tués à Etrigny. L'Office français de la biodiversité doit bientôt rendre ses conclusions sur ces deux massacres qui font couler beaucoup d'encre et posent questions !
On comprend la colère de l'éleveur !
"Loup y es-tu ?"
La présence de cet animal a été confirmée en Saône et Loire. Depuis plusieurs mois plus de cent ovins ont été tués dans le département et la responsabilité des loups établie. Le 13 novembre un loup a été abattu à Saint-Romain-sous-Gourdon.
Il y a quelques années à une fête de Culles, Gilles Platret, auteur du livre "Les loups dans l'histoire de Bourgogne", avait expliqué, lors d'une causerie sur ce thème, que le retour du loup en Saône-et-Loire était inéluctable. Nous y sommes !
"Fauteloup" !
L'attaque du troupeau a eu lieu dans le pré en face de la maison Beauné. Or, nous dit Bernard Veaux, une antique tradition parlait de loups à peu près à cet endroit ! L'emplacement de la maison Vitrey (ancienne fromagerie Mullot) et le bas du Pré d'Etelle sont nommés "le Fonteloup" ou "Fauteloup", ce qui veut dire "la fontaine au loup".
Par ailleurs, pas loin de la limite avec Saules existe un lieu-dit "La Loire". Or, en vieux français, le son "oi" se prononce "ouè" ce qui donne "La louère". Et une "loyère" qu'on prononce aussi "louère", est un lieu où l'on attrapait des loups. Cet endroit serait peut être l'endroit où les anciens
piégeaient les loups dans leur passage entre les zones sauvages de la Roche et du Bois de Châtenay...
Enfin, du côté de la verse, Michèle Barba se souvient que dans son enfance elle allait puiser de l'eau à une source dénommée également "Fontaine aux loups".
Pique et pique et... histogramme
Le projet Culles 3D de Culles-Initiatives est entré dans une nouvelle phase.
Après différents tests pour mettre au point la méthode, le support de la maquette a été préparé. Sur une planche de 90 x 90 cm, une plaque de polystyrène a été collée puis recouverte d'une carte grand format avec les courbes de niveau équidistantes de 5m.
La prochaine opération consistera à couper quelques centaines de piques correspondant aux différentes altitudes de 250 m à 460 m (sommet du Mont Bouzu) et à les planter en suivant les courbes de niveau.
Si vous vous sentez une âme de picador... c'est le moment de le dire pour participer à cette opération d'acupuncture ! > 06 14 26 86 56
La phase suivante consistera à remplir le volume de mousse (trop) expansive puis à la poncer pour retrouver le relief exact. Cette surface sera ensuite recouverte de plâtre, poncée et modelée pour faire apparaitre le micro-relief en fonction des observations de terrain.
Sur la photo on voit au centre l'un des blocs de test qui donne, en réduction, une idée du résultat qui sera obtenu et servira de surface 3D pour les projections faites avec images numériques fixes ou animées montrant de différents fonds de cartes.
Mais nous n'en sommes pas encore là !
Janvier... la saison du blanc !
En ce début d'année, nous n'avons pas vu le bout du tunnel... mais l'arrivée de la neige qui a fait la joie des enfants et moins celle des poneys de Lola.
Pour une journée, le pré d'Etelle est redevenu la piste de luge prisée par les amateurs de glisse, petits... et grands. Ou plutôt grandes, n'est-ce pas Céline et Stéphanie ?
L'ancienne maisonnette garde-barrière a vu se dérouler une belle bataille de boules de neige !
Merci à Céline pour toutes les photos (neige et brûle-sapins)
16 janvier - Un "brûle-sapins" pas comme les autres
Culture et Traditions avait maintenu son brûle-sapins le 16 janvier mais l'organisation s'est avérée bien compliquée. Annulé dans un premier temps, il a été finalement autorisé en jauge réduite, sans buvette, sans gaufres et avant le couvre-feu de 18h.
Ce qui enlevait beaucoup d'intérêt à la manifestation dont l'intérêt est justement la convivialité. En effet, il ne s'agit pas simplement de réduire en cendres les sapins achetés pour Noël.
Ouvrons le débat !
Pour l'année prochaine, c'est peut être l'occasion de se poser la question des modalités de cette destruction qui fait débat dans différentes communes. En effet, il paraît que brûler 50 kg de
déchets végétaux pollue autant qu'une voiture diesel récente parcourant 13000 km... Information confirmée par différentes sources (https://www.atmo-
Alors, autant les détruire en les broyant à l'emplacement prévu sur le chemin du tunnel... Évidemment c'est moins fun et plus bruyant !!!
Et la joie dans les yeux des enfants (et des grands) de voir ces grandes flammes qui montent dans le ciel étoilé ???
Un bonheur qui vaut peut être son poids de particules...
Tout comme le viticulteur doit apprécier la chaleur en brûlant les sarments quand il tire les bois un jour de gel et de brouillard...
Broyer ? Peut-on rendre la chose conviviale ? Nous proposons cette idée à "Culture et Traditions" :
On peut imaginer (en 2022... si on peut se réunir et que Philippe Bernard est d'accord ;-) un "broye-sapins" dans la nuit avec de la musique rock à fond pour couvrir le bruit de la machine de la ccScc et des spots lumineux pour éclairer les copeaux qui giclent dans le ciel comme une pluie d'étoiles filantes ou la queue d'une comète ;-)
On invitera la ministre de l'écologie pour démarrer la broyeuse ! (et manger des gaufres ;-)
Quoiqu'il en soit, le problème mérite d'être posé ! Et vous... qu'en pensez vous ? N'hésitez pas à donner votre avis !
Lifting à la Fontaine au Vernay
Le vieux saule qui veillait sur la Fontaine au Vernay depuis de nombreuses années a fini par rendre l’âme. Il s’est abattu au début de l’hiver, le tronc éclaté et les branches enchevêtrées dans la vase. La municipalité se devait donc de nettoyer le site. Philippe, l’employé communal a commencé par dégager les branches avec tronçonneuse et remorque. C’est ensuite Dominique Barba qui s’est chargé de l’arrachage du tronc et de la souche avec son télescopique. Il en a profité pour extraire aussi une grande partie de cette vase épaisse accumulée au fil des ans et amorcer la mise en valeur du lieu. Ainsi, l’eau de la fontaine a déjà retrouvé une belle clarté.
La municipalité a également commencé à canaliser l’écoulement du petit ruisseau. Il faudra ensuite empierrer les abords, assécher la fontaine pour nettoyer les dalles de pierre qui en ouvragent le fond avant de refaçonner l’ensemble pour que cette jolie fontaine retrouve ses lettres de noblesse. Nous ne manquerons pas de suivre ce lifting avec intérêt.
Texte et photos Monique Desmartes
Maison des Initiatives
Les travaux de la Maison des Initiatives ne sont pas terminés puisqu'il reste encore la pièce polyvalente à rénover. On en avait mangé de la poussière lors de la première séance de nettoyage du grenier !
Celui-ci est maintenant complètement métamorphosé en bureau dans lequel est déjà entreposée une partie des archives de l'association et dans lequel il est agréable de travailler (voir photos de la rénovation page suivante).
C’est si agréable d’ailleurs que nous espérons bien réussir à labelliser cette maison comme « tiers-lieu » pour en faire un véritable outil de cohésion sociale, inter-générationnel, vivant, permettant la diffusion culturelle, la formation, le partage de connaissance, l'accueil de jeunes en service civique voire d'étudiants chercheurs. Et trouver les moyens de financer un poste d’animateur à mi-temps pour assurer des permanences, la diffusion des expositions, de la formation, par exemple un soutien aux usages du numérique.
En attendant, il nous faut terminer les travaux de la pièce du premier niveau car il sera bien possible de se réunir à nouveau pour des activités en commun !
Vous pouvez nous aider, bien sûr, en vous inscrivant pour les chantiers qui seront programmés (plâtrerie, peinture, réfection du sol, etc.) mais aussi, et c’est très important, en nous aidant à financer la partie « travaux ». En effet, le prêt qu’a souscrit Culles-Initiatives ne couvre que l’acquisition et les frais annexes.
L’année dernière, nous annoncions le lancement d’une souscription. Celle-ci, retardée par l’épidémie, est toujours en préparation mais, sans attendre, vous pouvez profiter de la campagne de réadhésion qui accompagne la diffusion de ce bulletin pour participer en versant une cotisation de soutien. Merci d’avance !
Remue-Méninges…
Parmi les idées que nous avons déjà reçues concernant des activités possibles, en dehors de la possibilité de l’utiliser pour de simples réunions*, en voici déjà quelques-unes :
Et « La Forge » ? Et la cave ?
Il faut également réfléchir au programme d’expositions dans La Forge et aussi à l’usage qui sera fait de la cave.
*On y croit : un jour ce sera de nouveau possible ! ;-)
Le coin du patois - "Le loup et l'agneau"
Tout à fait d'actualité, une version de la célèbre fable en patois cullois adaptée librement par Bernard Veaux
La raison du plus fort est toujours la meilleure.
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un agneau se désaltérait dans le courant d'une onde pure.
Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure.
Et que la faim en ces lieux attirait.
"Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?"
Dit cet animal plein de rage : Tu seras châtié de ta témérité.
"Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère que je me vas désaltérant dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle ; et que par conséquent,
en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson."
"Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé".
"Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? Reprit l'agneau ;
Je tète encore ma mère."
"Si ce n'est toi, c'est donc ton frère."
"Je n'en ai point."
"C'est donc quelqu'un des tiens.
Car vous ne m'épargnez guère, Vous, vos bergers et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge."
Là-dessus, au fond des forêts Le loup l'emporte
Et puis le mange, sans autre forme de procès.
Des cercles énigmatiques...
Francis Gabut n'en parlait pas dans sa brochure sur l'archéologie culloise (voir éditions précédentes) mais un Cullois curieux a découvert sur les vues aériennes de Géoportail et GoogleMaps de mystérieux cercles dans un pré xe la route de la Bruyère. On les distingue très nettement sur les photos ci-dessous.
Par ailleurs le trait rouge marque un rebord qui semble non naturel. Une espèce de plateforme qui a une vue splendide sur la vallée. De là à imaginer l'emplacement de cérémonies ou de rassemblements préhistoriques...
On s'interrogeait... Alors on a cherché des avis éclairés !
...pas si mystérieux !
Nous avons alors interrogé les archéologues Harald Floss et Yves Pautrat. Le premier a confirmé la réponse du second.
"Je suis désolé de vous décevoir, mais ces ronds n’ont, à mon avis, aucune origine archéologique. C’est un leurre très fréquent : très probablement des ronds de champignons (aussi dits « de sorcière ») dans la pâture, dont le mycélium croît régulièrement de manière concentrique. Ces ronds grandissent chaque année et peuvent, dans certains cas rares, devenir très grands. Le mycélium est toujours présent et modifie localement les conditions environnementales de la pelouse (herbe plus verte et plus haute en périphérie, plus sèche au centre) ; les champignons, eux, n’apparaissent que par moments.
Une autre hypothèse qui conduit à des effets similaires, c’est le déplacement progressif sur plusieurs années d’un abreuvoir mobile ou d’une mangeoire. Le piétinement du bétail autour de ce point localisé entraîne une anomalie circulaire des mêmes conditions environnementales de la pelouse, qui peut mettre des années à s’effacer. Vous avez un exemple récent de l’autre côté de la route de la Bruyère, par rapport aux cercles repérés, où la mangeoire a été déplacée de quelques mètres. Je connais des exemples de l’un ou de l’autre partout en Bourgogne, parfois clairement visibles du sol.
Enfin, le rebord. Je constate qu’il correspond presque exactement aux courbes de niveau topographiques à cet endroit. Il est très probable qu’il s’agit d’une strate plus résistante ou différente du substrat. De fait, sur la carte géologique, on est pile sur la limite entre le grès et le granit. Un dénivelé artificiel, aménagé, reste à prouver…
Pas de secret archéologique dans tout ça et Gabut n’en parle pas, car il ne pouvait tout simplement pas les voir du ciel. Vous avez bien fait de poser la question et je vous laisse le soin d’expliquer autour de vous les causes de ces anomalies circulaires."
A la suite de cette réponse, nous avons exploré les vues aériennes locales pour rechercher d'autres ronds et, le long du chemin qui mène directement de Culles à Fley, nous avons trouvé cette série de cercles et les vaches réunies autour d'une mangeoire qui confirment la deuxième hypothèse proposée par Yves Pautrat...
Moulin de Châtenay
C'est rare de le voir se refléter dans l'eau de son écluse rarement pleine (sans doute à cause des fortes pluies récentes).
Pompe à incendie
A l'initiative de la mairie, une pompe a été installée à droite de l'arrêt du bus scolaire, devant l'ancien quai des vendanges. A côté va bientôt être mis en service un point d'eau qui sera bien utile aux pèlerins de Compostelle ou promeneurs sur le GR.
André Lagrange, ethnographe du monde rural
Nous avons évoqué le nom d'André Lagrange dans l'édition précédente, à propos de son ouvrage de référence "Moi, je suis vigneron" et sa visite à Culles pour collecter les souvenirs des grands-parents et parents de Bernard Veaux. Celui-ci, qui l'avait eu comme professeur, se rappelle qu'il était surnommé "Gargantua" car c'était un bon vivant qui avait très gros appétit !
Mais cette présentation est peut être un peu succincte et nous avons trouvé un portait plus détaillé établi par Estelle Vieux-Fort. Elle a réalisé, pour les Archives municipales de Beaune, l'inventaire de deux fonds privés consacrés à André Lagrange. Nous lui empruntons ces lignes :
"Issu d’une famille de vignerons, André Lagrange nait à Chagny en 1909. Son père, instituteur, est nommé en Saône-et-Loire, à Bissey-sous-Cruchaud, en 1912 et à Romenay en 1921. Cette proximité avec le milieu viticole renforce l’intérêt d’André Lagrange pour ses origines. Pensionnaire au lycée de Mâcon puis étudiant en licence de Lettres, il parcourt la campagne à bicyclette pendant ses jours de congé et entreprend ses premières fouilles aux alentours de Romenay.
À la fin des années 1920, il fonde le musée du terroir de Romenay en collaboration avec François Pépin, géomètre, et aidé par Gabriel Jeanton, président du tribunal de Mâcon et érudit distingué dont il est le disciple.
L’époque est au rayonnement de l’ethnographie rurale. Lors de l’Exposition internationale des arts et techniques de 1937, le gouvernement de Front populaire s’implique dans la réalisation d’un Centre rural au sein duquel le musée de Romenay est sélectionné en tant que représentation culturelle populaire. Georges-Henri Rivière, devenu responsable du Musée des Arts et traditions populaires la même année, rencontre André Lagrange à cette occasion. Les deux hommes ne cesseront de collaborer à la mise en valeur muséographique des musées de Romenay et de Beaune.
Parallèlement, André Lagrange effectue des recherches ethnographiques dans le cadre d’une thèse sur les techniques et l’homme du vignoble, plus particulièrement sur l’ancien outillage restitué à son cadre technique, social et idéologique. Il parcourt la région et visite environ 600 communes viticoles à la rencontre des vignerons ayant connu la période pré-phylloxérique et récolte nombre de témoignages qu’il relève sur fiches. Si la typologie documentaire qu’il emploie à cette occasion suit la méthode des ATP[1], il reste motivé par le désir de connaissance et de partage et non par un souci d’érudition. Ces enquêtes sont interrompues pendant la Seconde Guerre Mondiale, André Lagrange restant prisonnier des forces d’occupation de juin 1940 à mai 1945. A la Libération, il reprend à la fois son métier d’enseignant au lycée de Saint-Etienne et ses études ethnologiques. Il est souvent accompagné de Pierre Balmès, qui enrichira les données écrites par des séries de photographies permettant de contextualiser les informations. Il effectue également des collectes d’objets et outils qui viennent enrichir les collections du Musée du Vin de Bourgogne.
Sa demande de mutation à Chalon-sur-Saône est acceptée en 1954, ce qui lui permet de se rapprocher de ses terres d’élection. À partir de 1957, André Lagrange cesse recherches et collectes pour se consacrer à la rédaction d’un manuscrit rassemblant le fruit de ces travaux, qui est publié sous le titre "Moi, je suis au vigneron" aux Editions du Cuvier en février 1960, quelques mois après son décès."
Photos du mois
Andrée Karpoff a profité de son jardin, qui est un paradis pour les oiseaux, pour photographier ces verdiers. A gauche un étonnant effet de miroir avec ces deux oiseaux qui se disputent une graine (pourtant il y en a d'autres ! ;-)
Pour accéder aux éditions précédentes, utilisez le menu déroulant... "Editions précédentes". C'est logique !
Les éditions précédentes sont disponibles en utilisant les onglets "Archives" et "Editions précédentes" (c'est logique !)